Clément Méot

20 April 2024
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présentation

Née le 22 septembre 1994, Clément Meot est devenu, après sa superbe saison 2017, un pilier du team Crewkerz. Il se livre à vous en quelques lignes, l’occasion de mieux connaître un garçon aussi attachant que talentueux.

INTERVIEW :

Bonjour Clement, petit retour sur ton excellente année 2017. Peux-tu en extraire le meilleur souvenir ?

Oui c’est vrai que 2017 a été une très bonne année pour moi, avec des résultats que j’espérais, mais ce n’est jamais simple de remplir ses objectifs. Il y a eu malgré tout quelques déceptions, avec une finale manquée de peu à Anvers (premier tour à 20 pts et deuxième à 4…), et le podium aux Ménuires qui était possible si sans cette impression de crevaison dans la zone des bois qui me pousse à l’erreur… Sinon, côté bons souvenirs, le top restera le mondial en Chine. D’un point de vue sportif, avec une qualif en finale arrachée de peu devant Sergi qui revenait super fort, et cette finale de nuit totalement incroyable ! D’un point de vue perso c’était une semaine de fou avec toute l’équipe. Partager la chambre avec Alexis (Brunetaud) c’était le top, ce mec est plus qu’un coéquipier, on s’entend trop bien, c’est le Sancho !

Te fixes-tu des objectifs précis pour 2018 ou es-tu un pilote qui avance plutôt à l’instinct ? 

Durant l’hiver je fais un petit bilan sur la saison précédente et j’essaie de me fixer des objectifs supérieurs, donc tu imagines bien ce que j’attends pour cette année 2018. Après je ne suis pas du tout quelqu’un de confiant, ma plus grande peur est de pas faire une saison aussi bonne que l’année dernière. Le niveau en 26 est monté d’un cran, je pense que l’arrivée d’Abel Mustièles et de certains juniors, dont Noah Cardona, va rendre la saison encore plus intense.

Je crois savoir que tu testes différentes tailles de cadre, participes-tu à l’évolution du vélo ? 

Alors pour commencer il faut préciser que je mesure 1,81m, il serait donc logique que je roule sur un L. L’histoire de ces différentes tailles de cadres remonte avant le mondial. J’avais deux vélos en L, mais l’un avec une potence en 145 et l’autre en 155. Je ne savais pas lequel choisir pour rouler en Chine. L’un était plus efficace, l’autre un peu plus joueur. Pour info j’ai finalement roulé avec la 155. Cet hiver je commençais à me lasser de cette géométrie, je ne prenais plus trop de plaisir au guidon de mon vélo, alors j’ai demandé à Titi (ndr, Christian Gugliotta) un cadre en M, juste pour tester, et j’ai adoré ! Le cadre un peu plus court rend le bike plus joueur, un peu comme quand tu roules sur un 20. Beaucoup de plaisir pour la même efficacité. Avec ça j’ai la potence en 155, la combinaison permet d’aller chercher plus facilement sur l’avant.

Concernant l’évolution des vélos, on va dire que j’y participe en éprouvant bien les pièces et en donnant des retours à l’équipe pour améliorer certaines choses. Crewkerz va demander l’avis du team concernant les géométries, notamment potences et guidons, puis les choix techniques sont faits par les ingénieurs et Titi. Ils connaissent les outils à disposition pour fabriquer tout ça, et choisissent au mieux pour combiner fiabilité, efficacité et légèreté. C’est aussi ce qui fait la force de Crewkerz, avoir compris que la légèreté ne fait pas le vélo. Ils ne sacrifient surtout pas la fiabilité, ce qui permet d’être serein quand tu roules, et de ne pas passer 2h par jour à bricoler le vélo. Just ride !

Au fait Clement, pourquoi le trial ? Ce sport est hélas encore peu médiatisé, que pourrais-tu conseiller à un jeune qui veut débuter ? 

Le trial parce que dans mon village (St Gély du Fesc, les vrais savent) il y avait un club. Quand j’avais 11 ans, un de mes amis était inscrit et m’a fait essayer son vélo. J’ai immédiatement adoré et voulu en faire ! J’ai fait deux-trois ans de TRJV (trial, cross, descente, orientation), puis j’ai vite délaissé les autres disciplines pour me consacrer uniquement au trial. C’est d’abord Lucie Miramond à St Gély, puis Marc Caisso à Fabrègues, qui m’ont entrainé. Je les remercie encore une fois pour tout !

Je vais continuer avec une petite parenthèse. Cette année j’habitais à Barcelone pour mes études, et il faut savoir que là-bas le trial est beaucoup plus développé, donc plus médiatisé, avec notamment une compétition organisée chaque année au pied de Montjuic, la « colline » de Barcelone, site très touristique ! Ils font des retours vidéo sur chaque compétition, même les plus petites, ils sont très pros. Le trial est peu médiatisé mais il est possible de faire évoluer la situation, il faut juste s’en donner les moyens, que quelques personnes fassent l’effort de s’engager davantage. Je pense que c’est en partie notre faute, à nous les tops pilotes, qui devrions aussi transmettre notre savoir via des entrainements réguliers dans les clubs.

Concernant les très jeunes, je leur conseille toujours de ne pas bruler les étapes. On veut toujours faire comme les grands, commencer par le franchissement, alors que la base du trial est avant tout l’équilibre et le contrôle du vélo. Pour les autres, surtout ne pas se décourager, c’est un sport très exigeant mais tellement beau. Il important de cibler ses points faibles, se forcer à travailler dessus régulièrement pour être le plus complet possible. Guillaume Dunand m’a dit un jour « Je ne comprends pas comment tu peux être aussi puissant et aussi nul en précision à la fois. Si tu progresses en précision tu deviendras bien meilleur ». Il avait totalement raison !

Certains pilotes choisissent la voie de la carrière « vidéo » ou des shows, je pense à Danny MacAskill, entre autres. Veux-tu rester totalement axé sur la compétition ou envisages-tu d’autres alternatives ?

Pour ma part il faut savoir que, en parallèle du sport, je suis en école d’ingénieur en Génie Civil à l’INSA de Lyon, et même s’ils sont toujours arrangeants et conciliants, notamment en me permettant d’avoir des horaires aménagés, je n’ai pas toujours beaucoup de temps libre. La vidéo et les shows sont des activités qui me plaisent, avoir le sentiment d’être un pro rider c’est le top. Je nourris cependant des aspirations autres que celles liées au monde du trial. Il me reste deux, voire trois saisons avant de commencer à bosser pour de vrai, donc pour le moment je reste axé compétition. J’aime, les moments partagés avec le team, cette pression constante et les sentiments positifs -ou négatifs- qui en ressortent.

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